Une guerre est lancée depuis quelque temps pour dominer le marché des cartes de crédit dans le monde. Auparavant secteur exclusif des banques, les starts up et les GAFA se lancent dans la bataille pour tirer leur épingle du jeu.
Pourquoi cet enjeu autour de la carte bleue ?
Le marché de la carte bancaire, qui désormais représente plus de la moitié de paiement en France, approche les 11,3% des transactions dans le monde. Progressivement, la part des paiements par carte bondit de plus de 21,6% par an pour les produits numériques et de 7% pour les produits dits matures. À ce rythme, les acteurs financiers prennent conscience de l’enjeu. Les cartes bancaires ne sont pas uniquement un moyen de paiement plus faciles à utiliser pour son détenteur. Elles enrichissent aussi les bases de données des banques, très friandes d’information sur les consommateurs.
La carte bancaire ne s’arrête pas uniquement à un simple morceau de plastique. Avec l’arrivée des transactions en ligne, d’autres variantes viennent compléter ce mode de paiement comme la carte bleue virtuelle ou encore le paiement via mobile. Le premier permet de payer exclusivement des transactions via des plateformes de paiement. Ici la carte à puce n’est d’aucune utilité, tout comme le retrait d’argent liquide. La carte virtuelle protège le paiement de manière plus renforcée et se change aussi facilement puisqu’elle ne demande aucune livraison physique. Une fois le numéro obtenu, son détenteur inscrit sa carte sur les plateformes de paiement en ligne pour actionner directement les nouvelles transactions. Ce dispositif paraît particulièrement intéressant pour enregistrer les paiements mobiles qui voient leur croissance se poursuivre.
Pourquoi cette course à proposer des cartes bancaires ?
Comme la grande distribution l’a fait à son époque, l’heure des cartes bancaires distribuées par des grands noms du numérique vient de sonner. Apple s’est déjà lancé dans la course mais d’autres veulent suivre le même chemin comme Amazon.
Pour l’heure, cette course se produit sur le terrain Américain et Asiatique, mais elle viendra vite semer le trouble partout dans le monde. Si cette bataille intéresse autant ces acteurs du digital, ce n’est pas par philanthropie. En effet, chaque transaction améliore la connaissance des utilisateurs et offre un croisement des informations entre le comportement des utilisateurs en ligne et leurs habitudes de consommation. Une manne sur ce marché où les GAFA pourront revendre les informations aux banques à prix d’or. Cette donnée leur permettra d’approfondir l’analyse pour déterminer l’obtention d’un crédit ou encore apporter une offre plus pertinente aux détenteurs de comptes bancaires.
Les cartes bancaires sont-elles crypto-monnaie compatibles ?
Pour les géants du numérique, l’annonce de ces lancements coïncide avec le projet de création de monnaies virtuelles. Cette stratégie pose tout de même quelques questions. Que deviendront les monnaies nationales si des entreprises privées se libèrent des règles monétaires internationales ?
La volonté de créer un écosystème propre à chaque plateforme pourrait voir naître des nouvelles formes économiques comme on put assister les contemporains de l’époque médiévale où chaque marché possédait sa propre monnaie (comme à Provins). Pour le moment, personne ne peut prévenir l’avenir, mais la maturité des crypto-monnaies accompagnée de la libéralisation des moyens de paiement numérique modifie considérablement le paysage monétaire de cette prochaine décennie.