Quelles sont les limites des taux bas ?

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Contre tout attente, le quatrième trimestre de l’année annonce une nouvelle baisse des taux d’emprunt immobiliers pour atteindre une moyenne de 1,17% en août 2019. Pour arriver à ce niveau aussi faible, il n’est pas inutile de se poser quelques questions pour savoir si cette embellie durera encore quelques années ?

Pourquoi mener une politique de taux bas ?

Lorsqu’une banque centrale engage une politique de taux bas, elle cherche à favoriser la consommation et l’emprunt pour dynamiser l’économie de son secteur. En général, pour rétablir la confiance des marchés les banques centrales réduisent le coût de l’emprunt conjointement avec les états qui injectent des liquidités.

Depuis 2012, la Banque centrale européenne (BCE) n’a cessé de manipuler ses principaux taux directeurs pour soutenir la croissance. Dans ce contexte, les propriétaires s’en sont donné à cœur joie puisque le marché de la pierre a repris une certaine vigueur. En effet, dans le même temps les prix de l’immobilier repartent à la hausse. C’est que l’on constate dans le comportement des emprunteurs qui amortissent la hausse du prix du mètre carré en rallongeant la durée de leur crédits grâce à des taux plus faibles.

La plupart des économistes constatent que cette stratégie a porté ces fruits, notamment pour les pays du Sud qui ont fortement souffert de la crise économique de 2008. Toutefois, ce rétablissement à la normal semble aboutir à une impasse car malgré des taux extrêmement bas, certains experts voient pointer au loin le risque d’une récession systémique. En effet, si par mégarde le ciel de la croissance de la zone euro s’assombrissait, la Banque centrale européenne dispose de très peu de marges de manœuvre pour relancer son économie.

Les Etats profitent aussi des taux faibles

Depuis quelques mois, les états profitent d’une situation inédite pour emprunter sur le marché des obligations à taux négatifs. Dans ces conditions, les gouvernements n’hésitent plus à se servir de ce levier pour financer des politiques publiques ou pour rembourser d’anciens emprunts fixés à des coûts bien plus élevés.

Par exemple, la France qui pourtant a triplée sa dette depuis dix ans, s’acquitte désormais d’une charge d’intérêts moins élevée que la dernière décennie.

Les épargnants : grands perdants des taux bas ?

Des taux bas poussent clairement les particuliers à consommer davantage pour contracter de nouveaux crédits. Néanmoins, le dépôt de capitaux sur des comptes épargnes risque de coûter aux épargnants mais aussi aux organismes financiers.  L’inflation n’y est pas pour rien, puisqu‘un compte qui rapporte moins que le coût de la dégradation de la monnaie fait perdre de l’argent à son détenteur.

En outre, les banque continuent de s’acquitter des intérêts des comptes épargnes de leurs clients alors qu’elle finance le dépôt de liquidité à la BCE, ce qui grève leurs équilibres budgétaires. En l’espèce, ce paradigme pousse les professionnels à s’orienter vers des produits plus risqués pour compenser les pertes. Aujourd’hui même l’assurance vie n’apporte pas forcement les intérêts escomptés. En l’espèces, il ne faut plus se contenter d’épargner, mais de devenir un véritable investisseur prêt à s’engager vers des opérations plus aventureuses.


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