Pourquoi la FED est-elle obligée de suivre la BCE ?

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La BCE (Banque centrale européenne) applique une politique monétaire particulièrement agressive sur le plan des taux d’intérêt pour attirer des investisseurs toujours plus enclins à emprunter avec sa monnaie : l’euro. Quel impact cette situation stimule l’emprunt dans la zone euro et pourquoi les autres banques centrales finissent par suivre le même chemin ?

La BCE réduit ses taux

Dans un contexte de tensions commerciales qui plombe l’économie mondiale, la situation dans la zone euro se dégrade lentement avec une croissance attendue d’à peine 1,2% pour 2019 alors qu’elle était de 1,9% en 2018. Pour y pallier, la Banque centrale européenne lance diverses actions pour maintenir son activité économique. Son premier levier fut les opérations de quantitative easing qui s’est achevé cette année. Elles consistaient à racheter des dettes d’état à des taux avantageux. En outre, depuis dix ans, la banque centrale continentale s’est lancée dans une série de décrues des taux directeurs qui passent de 1% en 2009 à un taux monétaire négatif aujourd’hui.

Cette situation ne favorise pas uniquement les emprunteurs Européens, mais attire en nombre des investisseurs intéressés par un coût de crédit toujours plus faible. Dans un marché financier ouvert et mondial, cette politique monétaire ne s’accommode pas toujours avec les autres banques Centrales sujettes à d’autres préoccupations.

Pourquoi la FED ne peut que suivre la BCE ?

Depuis onze ans, la FED (Réserve fédérale des États-Unis), maintient davantage de fermeté en matière de taux directeurs pour attirer les investisseurs qui déposent leurs liquidités en dollars. Cependant, depuis quelques jours, les rumeurs vont bon train. Certains annoncent une forte baisse des taux d’intérêt de la Banque Américaine allant jusqu’à espérer une baisse d’un demi-point. Dans une moindre mesure, le marché se concentrera de la mi-portion avec l’annonce d’une légère réduction de 0.25%. Pour l’heure, rien n’est encore acté, mais cette situation s’intègre à la suite d’un processus qui n’innocente pas totalement la Banque de l’Europe.

En effet, si du côté de la FED les taux pointent vers un fléchissement, ils ne sont pas uniquement dus à l’origine des caprices de l’inflation aux États-Unis ou des déclarations de son président. En effet, la banque européenne entraîne dans son sillage la réserve américaine, contrainte et forcée de suivre le mouvement.

Une stratégie de taux faibles dégrade mécaniquement la valeur de la monnaie ce qui entraîne une forme de guerre monétaire. Serait-elle à l’origine des tensions commerciales ? Nul ne peut l’affirmer totalement. Ce qu’il convient de retenir, c’est que cette histoire entre le vieux continent et l’Amérique du nord ne date pas d’hier. La réserve Fédérale veille à résister aux écarts de cet indice. Entre 2009 et 2014, emprunter aux États-Unis semblaient être une opération plus attractive, mais depuis, c’est la banque Européenne qui dicte sa loi.

Comment les emprunteurs Européens en profitent-ils ?

Dans le grand jeu des puissances économiques, aucun arbitre ne peut déterminer de gagnant dans cette course. Ce qui peut être certains, c’est que l’emprunteur Européen bénéficie d’une situation totalement inédite. Il semble difficile de croire à une inversion des tendances dans les prochains trimestres. Avec des indices négatifs, le financement de projet se réalise à moindres frais toujours garantis par la sécurité d’une banque centrale solide.

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