Le secteur bancaire européen éprouve quelques fragilités en cette fin de décennie. La banque Francfortoise n’a plus enregistré de résultat positif depuis plus de cinq ans et annonce un plan de licenciements de 18 000 salariés. Si l’une des trois plus grandes banques au monde endure cette épreuve, c’est aussi parce que son métier évolue.
Les technologies poussent les banques à se moderniser
Les banques ont longtemps rechigné à anticiper les évolutions technologiques, car elles impliquent un changement de métiers pour de nombreux collaborateurs. Beaucoup de compétences sont remises en cause alors que le client devient acteur des opérations.
Aujourd’hui, il peut utiliser les applications qu’il dispose (avec son smartphone) pour réaliser des opérations de la plus simple à la plus complexe. Parfois, même des outils éliminent des postes à haute compétence. Par exemple, une banque située en Écosse à développer un processus de placement de produit guidé par un robot dès que la somme dépasse les 100 000€. L’action humaine se contente d’assister le client pour lui apporter des conseils à haute valeur ajoutée.
Les banques ont abandonné le secteur du particulier
Ces changements de pratiques modifient le paysage de la banque de détail, qui devient accessible pour certains nouveaux entrants grâce à la baisse des coûts d’exploitation. En effet, les technologies amoindrissent les frais par client parce qu’une plateforme coûte moins cher à entretenir qu’un réseau de banques de quartier. Alors que les grandes banques se sont ruées vers le métier de la finance au détriment du marché des banques de détail, des fintechs viennent lorgner sur leurs secteurs traditionnels.
Ils développent des applications toujours plus attractives qui attirent toujours plus de nouveaux utilisateurs. C’est un coup dur pour les banques historiques qui tentent de reprendre la main sur ce terrain. Après des années de plomb de la banque de détails, les instituts financiers réattribuent leur activité sur ce marché parce qu’ils perçoivent davantage de stabilité et moins de risques. Autre volte-face, le recentrage géographique. Après avoir ouvert de nombreuses succursales un peu partout dans le monde pendant des années, il s’avère que les banques qui affichent les meilleurs résultats sont celles qui préservent leur particularisme local.
Dans un tel contexte les principaux acteurs financiers européen doivent engager des mesures de transformation pour ne pas se retrouver dans une position de subir une OPA étrangère.