Un des projets Européens tente de créer une banque pour la protection de l’environnement et ralentir le réchauffement climatique. Comment fonctionne ce modèle ? Pour quels objectifs ?
Une banque européenne du climat pour quoi faire ?
A l’origine, le métier de la banque consistait à récolter des fonds de plusieurs activités économiques pour les redéployer vers des secteurs d’avenir. Si ses actions s’orientent vers des conditions de rentabilité vertueuses, la banque garantie sa pérennité. Dans ce cas, tous les acteurs se retrouvent gagnants, puisque la banque perçoit les intérêts de la croissance et les investisseurs gagnent davantage de confiance auprès de l’organisme de crédit (prêt à placer dans cet organisme le fruit de leur croissance). Comment le climat peut-il devenir un enjeu économique majeur pour le secteur de la finance ? Parce que l’investissement massif pourrait créer la rentabilité de demain pour nombre d’entreprises.
Toutefois, l’investissement dans le domaine du climat exige une certaine patience alors que les cycles économiques tendent à se raccourcir. En l’espèce, le changement climatique parait plus flou aux yeux des investisseurs institutionnels, car aucune donnée précise ne peut confirmer l’efficacité de leurs actions. De plus, ce type d’investissement pose une question légitime : les consommateurs sont-ils prêts à changer de mode de vie pour le climat ? Bien que le changement climatique fasse réagir chaque personne, un changement de comportement s’avère nécessaire.
Il implique de nouvelles orientations budgétaires pour les états, les entreprises et le particulier. Quoi qu’il en soit, l’objectif de l’investissement massif en matière d’écologie, vise à créer les emplois de demain selon le climatologue Jean Jouzel et Pierre Larroututou, à l’initiative du projet. Toutefois, ce pari ne semble pas faire l’unanimité car aucune garantie ne prouve l’impact des technologies vertes sur le climat à brève échéance.
Une banque qui investit sur des échéances à long terme
La banque climatique s’engage vers un chemin tortueux, car même si la majorité considère le changement climatique comme une évidence, il n’en demeure pas moins complexe de modifier le système économique planétaire. Les modèles économiques se basent essentiellement, sur l’extraction ou l’exploitation des ressources naturelles en vue d’une transformation puis d’une consommation immédiate.
A cela, la difficulté d’entreposer l’énergie électrique limite d’autres formes de production. Si les infrastructures dépendent de la météo, cela risque d’impacter le quotidien de nombreux Européens. Difficile dans un tel contexte, d’imaginer un modèle énergétique tourné essentiellement sur le solaire et l’éolien tandis que ces sources actuelles demandent des banques des investissements colossaux.
Autre exemple, le poids des déchets plastiques dans la mer démontre à quel point une ressource peut vite passer d’un état utile à un état de déchet. Pour créer des économies dites circulaires il faut complètement revoir la manière de produire. Le recyclage en dépend certes, mais d’autres facteurs sont à prendre en compte comme l’économie d’énergie ou l’investissement massif dans les entreprises de recyclage (qui se valorisent davantage que les entreprises d’extraction).
Comment un projet de banque climatique européen peut devenir réalité ?
Bien que des entreprises croient en cette faisabilité, des économistes rappellent à Bruxelles de ne pas confondre la création d’une banque climatique à celui d’un fond d’urgence. En effet, une multiplication des organismes financiers risque de créer des fonctions ad hoc ce qui apporterait de la confusion.
Sans oublier que la création d’une telle banque se finance en partie par des fonds publics qui induisent nécessairement de nouvelles taxes. Pour le moment rien n’est encore décidé mais les choses peuvent aller vite car il existe déjà une entité existante qui pourrait jouer cette mission : la BEI (banque européenne d’investissements).